John Doe

Tough ain't enough: Le forum des vrais hommes !

John Doe

Voici le background que j'ai développé pour un de mes joueurs après une discussion avec lui lors de la création de son personnage. ses indications et les natures de ce type (que je nommerais John Doe :wink: ) mon inspiré ce petit récit.

C'est une sorte de gueule cassée qui revient à Heaven Harbor après des années d'absence... Le gars idéal qui aime à se retrouver dans la merde!! :mrgreen:

Voilà bonne lecture et n'hésitez pas à me donner vos impressions, je m'excuse d'avance pour les fautes d'orthographes et autres erreurs , même si j'essaie de faire gaffe.

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John débarqua par une nuit brumeuse d'un cargo anonyme sur le quai humide des Pier qui faisaient face à la Sio River. Là, le regard vide, une clope vissée au coin du bec et un baluchon bien calé sur l 'épaule, avec pour seule et unique richesse cinq dollars chiffonnés au fond de la poche de sa veste militaire usée, John s'enfonça sans sourciller dans les ténèbres du port, comme attiré par les lumières de la ville.
Allant de l'avant d'une démarche décidé, John fuyais un lourd passé tout en espérant un avenir meilleur, là, dans cette bonne vieille ville d'Heaven Harbor... Hellywood.

En tout cas ça ne pourrait être pire que l'enfer que John avais vécu dans le pacifique.

Pendant que ses pas résonnaient sur les vieux pavés, des souvenirs douloureux remontèrent lentement le long de sa colonne vertébrale comme un frisson poisseux qui finit par se loger dans son cerveau aussi sûrement qu'une balle de .38.

Impossible de les chasser maintenant ces mauvais souvenirs, plus John s'approchait des lumières flamboyantes, plus ceux-ci revenaient le hanter.


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Tout commença en décembre1941, au lendemain de l'attaque de Pearl Harbor. À cette époque John étais un jeune soldat fougueux basé à Fort Darrow, et comme tous les gars de son âge, lui aussi voulais en découdre avec ces satanés jap, cette bande de bridés fourbes qui avaient osés piétiner la bannière étoilée. D'ailleurs John n'avais pas attendu de partir au combat pour casser de la face de citron, déjà, durant ses sorties nocturnes, ceux qui avaient le malheur de croiser sa route passaient un sale quart d'heure et de nombreux bridés – qu'ils soient jap ou non – connurent son méchant crochet du gauche qui faisait sa réputation sur les rings lors des championnats interarmées. C'était un dur, un vrai, une vedette, le champion toutes catégories... ha! c'était la belle époque!!

Cette vilaine pensée décrocha à John un rictus mauvais, il tenta de le dissimuler sous le revers du col de sa veste kaki, John serra les poings tout en se ravisant, tandis que des rats fuyaient à son approche.

La vie souriait pour John, la gloire sur le ring – malgré quelques match « arrangés »– et les félicitations des gradés qui en avaient pour leur argent, le champagne qui coulait à flot et les petite pépés facile... Mais ce petit jeu commençais à lui tourner la tête, le champagne devint amer, les petites pépés dérouillaient plus que ses adversaires sur le ring, et comble du comble, lors d'une soirée bien arrosée dans un restaurant, John mis au tapis une petite frappe rital qui avait osé l'insulter en public, Ange Grachetti qui s'appelait ce salopard, mais ça John l'apprit trop tard, et en plus ce cave avait de nombreux amis dans la pègre, voir même de la famille et ça aussi John l'apprit trop tard... Ce fut la plus belle erreur de sa vie – même si encore aujourd'hui John ne regrette en rien son geste – ça ne tarda guère avant que sa tête soit mise à prix.

Ça sentait le soufre pour John, Il fallait qu'il change d'air et l'Oncle Sam allait résoudre ce problème pour lui.


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L'évocation de ces souvenirs pénibles fit pousser à John un grognement tandis qu'il arrivait enfin à sa destination, un vieux bâtiment délabré, coincé entre la Calle de la Putas dans Natividad et la Forbidden city, où clignotait maladivement un néon avec inscrit le mot « Hôtel » dessus. Cette triste masure n'en portait que le nom et ses colocataires en ce lieu nauséabond ne seraient que les putes et les cafards – John poussa un nouveau grognement en lisant sur un bout de papiers l'adresse griffonnée maladroitement – oui c'est bien ici que John allait crécher, pour le moment du moins, l'avantage c'est qu'on ne viendrais pas les lui casser.

Après avoir récupéré la clé auprès de la logeuse méfiante, John gravit d'un pas las les marches qui mènent à sa chambre, arrivé en haut John poussa la porte grinçante, alluma l'interrupteur qui projeta soudainement une flaque de lumière sur une piaule maigrelette où trônait un vieux lit et quelques meubles au verni écaillé, puis résigné John jeta son sac marin élimé et s'affala de tout son long dans le lit qui sentait le moisi, John fit apparaître alors, comme par magie, une flasque de whisky dans sa main qu'il s'envoya d'un trait tout en contemplant le plafond cancéreux.

Les gorgées âpres de la gnôle brûlante firent revenir les souvenirs.

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Après son départ précipité d'Heaven Harbor où il y abandonna tout ce qu'il y avait gagné, John se retrouva en un rien de temps pour le dire dans le Pacifique, avec un uniforme de marine's sur le dos à croupir le cul dans un trou en plein milieu d'une jungle perdue, à éviter les piqûres de moustiques et les balles des japonnais.

John passais son temps à ramper dans des marais étouffants, à défourailler des japs vicieux à coups de baïonnettes et enterrer ses camarades tombés au champ d'honneur... rien de glorieux ici bas.
Dans ce beau merdier John commençais sérieusement à avoir la caboche qui chauffait dur , parfois il en regrettait presque la vengeance du rital d'Heaven Harbor, qui lui promettaitune mort brutale mais rapide, ici dans cet enfer John allais crever à petit feu.
Pourtant une lueur d'espoir vint éclaircir le tableau noir de l'existence peu glorieuse de John, en Europe le débarquement allié avait eu lieu et annonçait la quasi défaite de l'Allemagne nazie, sans doute la fin de la guerre dans cette partie du monde pour lui aussi l'espérait-il. Mais la joie fut de courte durée quand le camp, où John profitait de quelques jours de Perm à écluser du whisky frelaté et baiser des putes Philippines, fut attaqué par les japs qui mirent le paquet ce jour là comme si ils avaient décidés de ruiner ses doux rêve de retour au bercail.
John s'est battu comme un lion ce jour là, fracassant des crânes à coups de crosses, sulfatant à la mitrailleuse la chair méthodiquement, désossant les membres à coups de machettes ; pourtant ses potes tombaient comme des mouches autour de lui, si bien qu'avant le couché du soleil John fini par se retrouver seul dans sa tranché, couvert du sang de ses amis et avec seulement pour dernier compagnon d'arme, une seule et unique balle dans son .45 encore fumant.
Une dernière prière et John ferait le grand saut lui aussi pour aller rejoindre ses camarades dans le grand nulle part... Mais un salopard de jap ne l'entendit pas ainsi en faisant bouffer à John à son tour la crosse de son fusil, ce qui le fit partir dans les vapes avant que il n'est eut le temps d'appuyer sur la détente.
Ces salauds de jaunes l'auront fais chier jusqu'au bout..

Ainsi, John passa presque une année entière dans un camp de prisonniers, oublié par les siens et sans doute mort pour tous les autres, torturé et humilié, John n'aspirait, comme une poignée d'autres comme lui, à la mort... mais peut être l'était-il déjà?

Ce sont des missionnaires qui le tirèrent de là, l'arrachant de l'enfer comme une divine providence, ils le conduisirent dans un hôpital où John reçu des soins, mais au fond de lui il savais que certaines blessures ne se refermeraient jamais. John apprit plus tard d'une infirmière – fort jolie et à la poitrine généreuse – qu'il fut le seul à avoir été retrouvé vivant dans le camp de prisonniers, affamé et délirant, même ses tortionnaires japonnais avaient décampé depuis longtemps, l'abandonnant à son triste sort, l'infirmière termina son histoire en disant à John que son sauvetage tenait du miracle et que seul dieu dans sa miséricorde lui avait accordé encore du crédit sur cette terre.

La nuit même John s'enfuit de l'hôpital sans demander son reste.

Avant que John ne décide de revenir dans la ville qui l'avait vue naitre, il zona une bonne partie de son temps en Asie du sud, tentant de survivre par-ci par-là au gré du vent et des opportunités, essayant de dispenser le bien autour de lui, d'être juste avec lui même, voulant racheter ses fautes qu'il croyait siennent en combattant une certaine injustice, mais le passé rattrapait John toujours au grand galop et il fallait qu'il fuit à nouveau.

Il était temps pour John de rentrer à la maison, oui il était temps...


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Un rayon de soleil transperçait les persiennes de la piaule miteuse, venant inonder le visage buriné de John, il ouvrit fébrilement ses paupières engluées et tenta de se mettre tant bien que mal sur ses pieds, la bouteille de whisky vide en profita pour rouler et tomber au sol en se fracassant dans un bruit cristallin, ce qui agressa le pauvre crâne de John dont la cervelle était, à cette heure de la matinée, du guacamole pâteux. John grogna.

John se leva finalement et se dirigea vers la fenêtre en évitant les bouts de verres sur le parquet, puis il écarta de ses doigts tremblants les lamelles en plastiques des persiennes, pendant quelques instant la lueur du soleil californien irradia ses pupilles, puis peu à peu, comme un aveugle retrouvant la vue, John devina les premières toitures du district, lentement se dessinait la rue en contrebas où s'activaient déjà les putes mexicaines et les badauds agars, au loin la sirène d'une voiture pie hurlait sa stridente litanie. Au dessus de cette frénésie John devinais et sentait la ville, sublime, elle s'étalait à perte de vue et pulsait tel un organisme vivant ne demandant qu'à crier sa rage à la face du monde.

Cela réconforta John, il surprit dans le reflet de la fenêtre crasseuse une esquisse de sourire sur sa gueule cassé, ce que remarqua une jolie passante qui le lui rendit..

John était de retour et il fallait qu' Heaven Harbor le sache.
Avec un flingue dans la bouche, on ne prononce que les voyelles.
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Mad Dog
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Messagepar Mad Dog » 11 Nov 2008, 15:53

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Re: John Doe

J'aime bien l'idée générale, et la structure du récit qui est bien foutue. On en sait pas beaucoup sur le personnage à la fin de ton récit par contre :|
dommage. Certains passages me chiffonnent aussi: la survie dans la tranchée et dans le camp, ça fait coup sur coup un peu trop de chances à mon gout, mais qui sait, peut être qu'un asservi avait des intérets à ce que ce gars là survive... :twisted:
Hammett comparait devant la commisssion de McCarthy:
"-Monsieur Hammett si vous étiez dans notre position, autoriseriez-vous vos livres dans les bibliothèques?
-Si j'étais vous, sénateur, je n'autoriserais pas les bibliothèques du tout."
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Tincho Dillinger
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Messagepar Tincho Dillinger » 10 Juil 2009, 17:23

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Re: John Doe

J'aime bien l'ambiance et côté je reviens dans une ville où que j'avais fui et qui ne sera plus du tout la même.
croiseurhawk
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Messagepar croiseurhawk » 11 Juil 2009, 10:27

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